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Campagne DriX de février 2024

Du 12 au 18 février 2024, le drone autonome de surface DriX de la société Exail a parcouru 870 km dans une zone située entre Royan et Noirmoutier. Le drone était équipé d’un hydrophone pour détecter les dauphins, d’échosondeurs pour détecter leurs proies, les petits poissons pélagiques, et de capteurs de température et de salinité pour caractériser leur environnement.

Comme lors de la première édition en février 2023, l’objectif de la mission était de cartographier simultanément les dauphins et leurs proies à la période du maximum de captures accidentelles, afin de caractériser le paysage alimentaire des dauphins, et évaluer le recouvrement avec l’effort de pêche. Le drone était opéré via liaison satellite par la société Exail, en collaboration avec les scientifiques de DECOD (M. Doray, E. Duhamel, L. Marchand). Les agents DECOD définissaient la stratégie d’échantillonnage et assuraient des quarts de surveillance en journée, afin de s’assurer du bon fonctionnement des capteurs.

Comme lors de la campagne 2023, les dauphins et leurs proies préférentielles étaient distribués près des côtes, à moins de 100 m de profondeur. L’essentiel des bancs de petits poissons pélagiques étaient distribués près du fond, parfois même sous la forme de grands tapis denses très proches du fond. L’affrètement de chalutiers pélagiques commerciaux a permis de déterminer que les bancs de poissons situés dans le centre de la zone étaient composés de sardine et d’anchois.

Cette seconde campagne DriX Delmoges confirme l’hypothèse formulée l’année dernière : les dauphins communs évoluant en hiver dans le golfe de Gascogne pourraient être amenés à plonger très près du fond pour se nourrir. Bien que non observé directement, ce comportement alimentaire est ici déduit du croisement des observations de la campagne DriX et du régime alimentaire des dauphins. Il pourrait expliquer comment des dauphins se retrouvent en interaction avec des filets de pêche posés près du fond, qui ciblent les poissons de fond comme la sole. Les petits poissons pélagiques agrégés au fond participeraient ainsi à augmenter le risque d’interactions des dauphins avec divers engins de pêche posés au fond, et donc les captures accidentelles.