Alors que la 6e et dernière session de CAPECET hiver 2023 est démarrée, voici quelques chiffres de l’hiver.
Entre le 5 janvier et le 6 mars de cette année 2023, soit à la fin de la 5e session, nous avions déjà échantillonné plus de 7 000 km de transects, ce qui représente près de 40 heures d’observation et 17 vols sur 12 journées.
Sur plus de 10 000 détections réalisées, 11% sont des indices d’activités humaines : bateaux, bouées de pêches, déchets, ….
Coté mégafaune, plus de 600 observations de cétacés en groupe ou individus isolés ont été collectées, correspondant à un total de plus de 2 800 animaux. À cela s’ajoutent plus de 9 000 observations d’oiseaux marins en groupe ou isolés, soit plus de 20 000 individus, dont la moitié sont des alcidés (pingouins torda ou guillemots), 40% des laridés (mouettes ou goélands). Les fous de Bassan, normalement plus nombreux, ne représentent cette année que près de 5% des individus, probablement impactés par l’épidémie de grippe aviaire. D’autres taxa ont pu être identifiés : une centaine de grands poissons tels que des thons, des poissons lunes, ainsi que quelques requins, 2 tortues et plusieurs centaines de méduses.
Sur les 7 espèces différentes de cétacés identifiées, les ¾ des individus observés sont des petits delphininés, principalement des dauphins communs ou des dauphins bleus et blancs, car ces deux espèces restent difficiles à différencier depuis les airs. Début janvier, nous avons eu la grande surprise d’observer une grande concentration de marsouins communs au large des Pertuis charentais, qui ont progressivement fait place aux dauphins communs dans la zone au cours des semaines.
À partir de février, ce sont également les carcasses de dauphins que nous avons vu augmenter lors des survols, avec plus d’une vingtaine comptabilisées en effort avant le 7 mars, avant leur arrivée massive sur les plages suite au changement des conditions météorologiques.
Ces survols ont permis d’observer les mouvements des petits cétacés au cours de l’hiver dans une zone où les mortalités par capture accidentelles sont très élevées. L’analyse de ces données devrait apporter des éléments de compréhension à ce phénomène qui dure maintenant depuis plusieurs années.